L’accueil des réfugiés à Louveciennes a été débattu au conseil municipal du 18 octobre

L’accueil des réfugiés à Louveciennes a été débattu au conseil municipal du 18 octobre

La séance du conseil municipal de ce mercredi 18 octobre a été l’occasion de faire le point sur le dossier de l’accueil des réfugiés dans notre commune.

Pascal Leprêtre, conseiller municipal (liste PLUS) avait transmis au maire la  question orale suivante :

« Monsieur le Maire,

Suite à votre opposition à la création de centres d’accueil et d’orientation pour des demandeurs d’asile de la région parisienne sur le site de Villevert et dans des locaux libres de l’INRIA, le Préfet a demandé le 23 septembre aux maires qu’il a reçus de lui faire d’ici la fin du mois d’octobre des propositions alternatives pour créer des centres d’accueil et d’orientation sur d’autres emplacements.

Les Louveciennois ont surtout compris de votre communication que vous étiez opposé à la création d’un « camp de migrants » et entendu vos appels à venir manifester. Les Louveciennois n’ont par contre jusqu’à présent pas été informés le moins du monde de votre volonté personnelle de trouver des solutions alternatives, ni du travail de concertation que vous avez réalisé avec d’autres maires des Yvelines.

Or le Préfet des Yvelines, a présidé vendredi dernier un groupe de travail et d’échange avec les élus concernés sur la méthode à mettre en œuvre collectivement pour examiner les projets de création de sites destinés à héberger les migrants.

Il a été proposé d’examiner la création de 5 à 6 sites d’une capacité de 50 à 60 personnes pour chaque lieu, sur l’ensemble du département et il a été rappelé que la création de 300 à  350 places supplémentaires devait être effective dès le début du mois de novembre prochain.

Pouvez-vous informer le conseil municipal de l’état d’avancement de la recherche de ces solutions alternatives et de l’identification des sites potentiellement proposés au Préfet ?

Par ailleurs, dans la mesure où c’est le département des Yvelines qui doit accueillir environ 400 demandeurs d’asile supplémentaires, pouvez-vous nous indiquer la zone géographique de concertation ? La Communauté d’agglomération St Germain Boucle de Seine  ? La Communauté d’agglomération Versailles Grand Parc ? Le canton du Chesnay ? D’autres communes des Yvelines ? »

Ce fut l’occasion pour le maire LR de Louveciennes de faire un point sur la situation.

Le Maire rappelle que la 1ère réunion de concertation s’est déroulée vendredi 14 octobre à la préfecture. Le Préfet a rappelé qu’une décision devait être prise d’ici la fin du mois d’octobre pour 300 à 350 personnes dans des unités de 50 à 60 personnes, alors que les élus proposent une répartition équitable dans les communes, solution qui n’a pas la préférence du Préfet en raison des difficultés de gestion qui en résulteraient.

Le Préfet a indiqué que les bâtiments publics et les bâtiments existants pouvant héberger immédiatement des réfugiés sont un choix prioritaire dans la recherche de solutions de logements, et que l’utilisation d’un terrain non construit comme celui du site de Villevert fait partie des solutions de dernier choix.

S’agissant de la composition de la commission de concertation, le Maire précise qu’il y a des élus des communautés d’agglomération Versailles Grand Parc et Saint-Germain Boucle de Seine et des maires des quelques communes des Yvelines qui ont été évoquées pour accueillir un centre d’accueil de réfugiés, comme Louveciennes ou Toussus-le-Noble, ainsi que Pierre Lequiller, député LR de la 4ème circonscription des Yvelines.

Concernant les pistes concrètes évoquées pour l’accueil des réfugiés, le Maire indique que l’État doit en priorité faire un inventaire parmi son patrimoine et que les communautés d’agglomération (Saint-Germain Boucle de Seine et Versailles Grand Parc) font également un travail de recherche de sites.

Enfin, le Maire a reconnu  que la réunion publique du 29 septembre et la manifestation du 2 octobre ont connu quelques débordements non souhaités, mais qu’il n’était pas démocratiquement possible d’interdire l’accès aux personnes responsables de ces débordements.

Le Maire demande aujourd’hui l’unité de tous les Louveciennois sur cette affaire. Il indique qu’il n’y a pas « les bons Louveciennois favorables à l’accueil des réfugiés et les mauvais Louveciennois qui ne veulent pas de réfugiés ». A noter le changement de ton du Maire qui a indiqué qu’il « n’était pas contre l’accueil de demandeurs d’asile » et a appellé tous les Louveciennois souhaitant s’investir dans l’aide aux demandeurs d’asile à se rapprocher du CCAS.

Lire également l’article du Parisien en date du 19 octobre 2016 « La question des migrants au centre du conseil »http://www.leparisien.fr/louveciennes-78430/louveciennes-la-question-des-migrants-au-centre-du-conseil-19-10-2016-6228468.php#xtor=AD-1481423553

 

La question de l’accueil de réfugiés sur le site de Villevert

La question de l’accueil de réfugiés sur le site de Villevert

hrdaystatement-wordle-image-frSur ce sujet d’ampleur nationale qui perdure depuis de nombreuses années il faut faire preuve de beaucoup de prudence et dépassionner le débat. Nous déplorons l’emballement de la majorité municipale et de la droite en général sur ce sujet et l’hystérie collective qui s’est manifestée depuis quelques jours, en réaction à un article de presse mis en ligne par l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, article particulièrement vague et dont on pouvait douter de la crédibilité.

Le préfet des Yvelines a d’ailleurs rapidement confirmé qu’il n’était pas question d’installer un vaste camp de réfugiés comme il a été lu ici et là, mais que le site de Villevert faisait partie d’une liste de sites potentiels pour accueillir cent à deux cents personnes réfugiées.

Le préfet a également précisé aux maires de notre canton qu’il recherchait 400 places dans le département des Yvelines et qu’il était ouvert à des propositions alternatives des maires d’ici la fin du mois d’octobre. Il semblerait toutefois que les clarifications et demandes du préfet n’ont pas changé la position initiale du maire de Louveciennes, ni celle des autres maires du canton, qui communiquent principalement sur le refus d’un « camp de migrants » sans évoquer les solutions alternatives qui éviteraient l’installation d’une structure d’accueil de réfugiés à Villevert. Cette proposition du préfet de rechercher des solutions alternatives ne figure d’ailleurs pas dans le texte de la motion qui a été votée par le  conseil municipal le 26 septembre. Or, le rôle premier d’un maire face à une situation telle que celle-ci est davantage de chercher des solutions aux problèmes qui se posent à notre société que de manifester et lancer des pétitions.

Les efforts de solidarité, que ce soit en matière de constructions de logements aidés ou aujourd’hui d’accueil de réfugiés, ne doivent pas être portés toujours par les mêmes communes, et la réflexion sur l’accueil de réfugiés doit dépasser le cadre de Louveciennes et du canton, et être menée au niveau départemental, éventuellement régional, dans le respect des directives nationales. Il y a 1,4 million d’habitants dans notre département pour 262 communes, dont 70 de plus de 5000 habitants. Est-il impossible aux maires yvelinois de répartir 400 personnes sur le territoire du département ? Au prorata de sa population Louveciennes devrait accueillir 2 personnes. C’est dans cet esprit que nous avions fait lors du conseil municipal du 24 septembre 2015 une proposition tout a fait raisonnable d’accueil de quelques réfugiés dans notre commune, une famille par exemple (lire notre article de septembre 2015). Le maire avait alors expliqué qu’une telle mesure n’était pas envisageable, invoquant différentes arguties. Or, si chaque commune francilienne avait fait un petit effort au lieu de penser égoïstement, l’État ne serait pas contraint de chercher aujourd’hui des terrains pour accueillir des centaines de réfugiés.

Rappelons aussi que l’aménagement du site de Villevert n’a jamais été la priorité des municipalités qui se sont succédé… sauf bien sûr pendant les campagnes électorales. La situation du terrain de Villevert est en partie due à l’incurie municipale depuis 15 ans. Comment expliquer qu’un terrain de 24ha à 10 km de la porte d’Auteuil puisse être à l’abandon depuis 15 ans ? Aujourd’hui face à cette situation il n’est pas surprenant que l’État envisage d’utiliser ces terrains à l’abandon pour répondre à des besoins d’intérêt général.

La municipalité est par conséquent doublement responsable du projet préfectoral qu’elle critique, responsable car elle n’a pas suffisamment avancé sur le dossier Villevert malgré ses promesses électorales, et responsable car comme dans beaucoup d’autres communes elle n’a pas fait preuve d’un minimum de solidarité dans la crise des réfugiés.